L’Association AMETIST se réjouit profondément que le petit Nicolas ait finalement pu être opéré à Nice comme prévu par les médecins suivant l’enfant. L’opération s’est bien passée. La raison et l'intérêt de l'enfant ont finalement prévalu.
Elle remercie chaleureusement tous ceux qui ont permis ce dénouement positif ayant évité ce qui aurait constitué un scandale et une honte dans notre pays.
Malgré certaines regrettables confusions (1), l’opinion publique ne s’y est pas trompée : une vague de profonde émotion a saisi toutes celles et tous ceux qui ne peuvent comprendre ni accepter les tentatives d’empêcher les chirurgiens de réaliser une opération qu’ils avaient décidée en toute conscience et responsabilité.
Au delà de l'intérêt de Nicolas, qui a beaucoup souffert du retard du traitement prévu, cette affaire, survenant après le cas d’Alexis Goulette, soulève plusieurs questions essentielles :
Comment est-il pensable de pouvoir empêcher une opération estimée de toute urgence et responsablement décidée par la famille et les médecins auxquels les parents ont confié leur enfant ? N’est-ce pas une grave remise en cause de la liberté du choix thérapeutique des patients et des médecins ?
Que deviendrait la responsabilité du médecin si elle devait s’effacer derrière d’autres autorités que le seul intérêt du patient qui lui est confié ?
Comment comprendre que le dossier médical de Nicolas ait pu être communiqué, malgré l'opposition préalable formelle et écrite des parents de l'enfant, à des médecins extérieurs au centre, ne connaissant même pas l’enfant? N’est-ce pas en l’occurrence une grave remise en cause du secret médical, délit passible d'un an de prison et 15 000 € d'amende ?
Que devient le respect du code de santé publique qui interdit ces pratiques mettant en péril les droits des malades ?
Comment comprendre les commentaires de Claude Evin à Canal+ ce jour affirmant que « le libre choix thérapeutique » devenait une notion « relative », car on rentrait « dans une situation où la collectivité devait dire si elle accepte de financer des soins hors des protocoles » et que cela « rejoignait le débat sur les financements des dépenses de santé » ?
L’Association AMETIST entend poser clairement ces questions aux autorités ministérielles et aux groupes parlementaires.
Pour AMETIST, il ne saurait y avoir une prétendue obligation de respecter « des protocoles nationaux » qui peuvent être plus soucieux de privatiser la recherche médicale au profit des groupes industriels et pharmaceutiques que du respect intégral du droit aux soins adaptés pour tous et sans condition.Â
Les personnes atteintes d’un cancer doivent pouvoir, sans pression ni chantage, accéder librement aux traitements individualisés en spécialité tumorale.
Pour AMETIST,
Le Président, Michel LANDRON
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(1) Contrairement à ce qu’ont affirmé certains médias à la suite des autorités ministérielles, les parents de Nicolas n’ont pas intenté un référé au Tribunal de Grande Instance pour que le Ministre impose à un chirurgien d’opérer contre sa volonté (le médecin en question avait lui-même décidé l’opération). Ils l’ont fait pour que le Ministre fasse respecter le libre choix thérapeutique face aux tentatives d’empêcher une opération jugée urgente par les médecins choisis par la famille.